D'après quelques interviews, Les Thugs auraient donné environ 700 concerts tout au long de leur carrière, ce blog propose près de 600 dates (en 2017, et maintenant près de 750 en 2020), donc il reste encore du chemin à parcourir, avant de retracer toutes ces dates de concerts.Je me suis basé au départ sur l'excellent site de Stéphane Dufour (http://reocities.com/SunsetStrip/Alley/1875/tour.html) Ensuite, j'ai effectué des recherches à travers pas mal de fanzines (Nineteen, Rock Hardi, Le Légume du Jour, Combo, Abus Dangereux, Bruits & Graffitis, Tant qu'il y a aura du rock...pour ne citer que les principaux) et de magazines musicaux classiques (Best, Rock'n Folk, Les Inrockuptibles). J’ai aussi fouillé sur le net à travers des blogs, des forums ou sur le site de quelques salles de concert, certaines ayant eu la très bonne idée de proposer leurs archives en ligne (ex : le Bikini à Toulouse).

Ces recherches m'ont permis de vérifier, de croiser les données.Certes, il y a des bugs dans les dates que je propose, quelques fois la date annoncée a été annulée, ou reportée à une autre date, un autre lieu ; aussi vos commentaires et autres informations, rectifications sont les bienvenus et permettront les mises à jour de ce blog.

contact : dimitroy(at)gmail.com

mercredi 30 octobre 2013

novembre 1997 > extrait du mensuel "49.1" n°21

Les Thugs
Ne jamais éteindre la lumière

Exemples hors pair de cohérence dans la longévité, revoilà les Thugs sur la route, les refrains affûtés pour hanter nos mémoires. Nouvel Album, nouvelle tournée, la tribu angevine est réactivée jusqu’aux dents ; le woody core a de beaux jours devant.
Entretien avec Christophe Sourice (batteur) avant le concert du 28 au Pez ner.


Vous avez joué dernièrement à Vitrolles pour un concert de soutien au Sous-Marin, comment avez-vous vécu l’événement, comment cela s’est-il passé ?
Le concert s’est très bien passé, il y avait Noir Désir, c’était dans une salle genre Zénith où il y avait 5000 personnes, avec une bonne ambiance. Nous n’avions pas spécialement l’impression d’être à Vitrolles, si ce n’est que les groupes disaient des trucs par rapport à Mégret. Nous avons fait un tour l’après-midi à Vitrolles, rencontré des gens et la réalité vitrollaise. Effrayant et intéressant ! Les gens du Sous-Marin et les autres, je dirais, démocrates, et bien je n’aimerais pas être à leur place. Ils sont en première ligne de la lutte contre le fascisme et le F.N, c’est très violent dans les rapports, verbalement et physiquement.
Sans jouer les porte-drapeaux, votre histoire et votre hystérie, entre guillemets, ont toujours été clairement associées à l’adjectif radical ?
Nous n’avons jamais considéré que le rock serait à côté de toute réalité politique et sociale, ça en fait complètement partie, nous restons sur la ligne du rock des années 60. Dans les années 68, c’était lié au mouvement contestataire, le punk en 77 c’était aussi une contestation politique et sociale. Pour en finir avec ça, quand des gens comme ça nous demandent de jouer, c’est évident que c’est le minimum que l’on puise faire, c’est y aller et jouer bénévolement.
À travers vos pochettes d’albums, puis les clips, vous avez installé une sorte d’image en noir et blanc des Thugs avec pas mal de références cinématographiques, historiques... Est-ce qu’il y a un “concept” Thugs ?
Disons que les pochettes, les affiches en général c’est moi qui le fait, c’est plus un feeling qu’un concept. On se sert pas mal de vieilles photos de Paris-Match, des photos recadrées, qu’on déforme, en essayant que ça colle avec la musique. Plutôt noir et blanc et rouge.
Vous sortez un prochain album, tu peux me dire comment il va s’appeler, où vous l'avez enregistré ?
Il sort chez Labels, qui fait partie de Virgin, nous l’avons enregistré à Black Box en 15 jours comme le précédent et l’ingénieur du son s'est Kurt block. Le titre est “NineTeen Something”.
Depuis le premier 45 Gougnaf, vous avez testé moultes labels, c’est un peu le changement dans la continuité ?
Il y a un changement, mais ce n’est pas un bouleversement. On est chez Labels maintenant, mais si tu ne le sais pas, ça ne se voit pas. Le contrat que l’on a avec Labels, c’est le même que l’on avait avec Roadrunner ou les autres. Au point de vue indépendance artistique, c’est exactement la même chose. On n'a pas signé avec une major pour avoir plus de promo, ou un délire genre gros budget d’enregistrement. Nous sommes en licence, on reste propriétaire des bandes, avant on était chez Subpop qui était à 49 % chez Warner, maintenant on est à 51 % chez Virgin. À notre niveau, ça ne change rien.
Comment tu as vécu l’évolution de la scène indé en France. Un échec s’il y a eu un échec ?
Non pas comme un échec. C’est vrai qu’à une époque le rock, indé était puissant, il y avait plein de trucs qui se passait, une dynamique, tout ça s'est un peu cassé la gueule à un moment.
Tu l'expliques le fait que ça se soit cassé la gueule ?
Je crois que la scène indé n'était pas complètement viable, même s’il y avait pas mal de groupes, c’était peut-être un petit peu trop bordélique. Si tu compares avec d’autres pays : Angleterre ou les Etats Unis, les labels indé sont plus structurés. Et puis je crois qu’a l'époque, il y avait plein de groupes qu’en avaient rien à foutre d’être sur un label indépendant ou une major. Le jour où ça s'est cassé la gueule, ils ont été aussi gaiement sur les majors.
Je vois bien, on citera pas de nom.
Mais il reste encore pas mal d’assos alternatives et indépendantes et c’est eux qui font vivre en grande partie la scène rock en France.
Vous êtes un des rares groupes français à tourner aux Etats-Unis, il n’y a pas de protectionnisme américain par rapport aux Thugs ?
Le disque sort là-bas chez Subpop, mais vu ce que l’on vend comme disque, il n’ont pas de quoi s’inquiéter. Si un jour on devenait vraiment énorme, il y aurait peut-être des problèmes.
Est-ce que tu continues la production ?
Non, j’en ai fait pas mal à un moment, les groupes n'étaient pas toujours très contents du résultat, c’est pas très encourageant. En plus un groupe qui enregistre un disque, dès qu’il rentre chez lui il le compare toujours au dernier Nirvana, mais je te rassure il y en a d’autres qui étaient très contents.
Pour les Thugs, vous recherchez un son intègre et direct ?
Pour le genre de musique que l’on fait, ça ne sert pas à grand-chose de passer une semaine sur la caisse claire... je ne sais pas si ça sert d’ailleurs pour d’autres. Il y a des budgets pour des groupes rock que je trouve indécent, c’est vraiment de l’argent de foutu en l’air, c’est souvent de la branlette. À quel moment tu es dans l’exigence qui est normale et à quel moment tu es dans les trucs qui servent à rien. Il vaut mieux se prendre la tête sur les morceaux et sur la musique.
Une petite dernière question, les Thugs still hungry ?
Il faudrait être un peu snob pour dire c’est la galère, les tournées etc... On est dans une position super, ça fait 4 ou 5 ans que l’on vit de la musique, on peut ne faire que ça. Je trouve que c’est une chance, on a fait ce qu’il faut pour, on peut dire qu’on a galéré entre guillemets, mais moi personnellement, j’ai jamais trouvé que c’était galère. Si on avait envie de faire du rock, c’était parce que l’on n'avait pas envie de travailler, on fait un truc qu’on aime. Là on vient de faire Angers-Vitrolles et le retour, c’est vrai que dix heures de camion c'est pas ce que je préfère, mais s’il n’y a que ça, c’est vraiment pas grave. Il y a toujours un enthousiasme, le nouveau disque, le plaisir de tourner est toujours là, la peur d’être sur scène disparaît quand on y est. Oui, les Thugs still hungry !

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